jeudi 5 mai 2011

Ben Laden, la patate chaude.

Ben Laden était devenu un poids embarrassant pour tout le monde, même pour Al Quaida. Cette organisation terroriste est très décentralisée. En fait, ce n’est qu’un nom que tous les groupuscules terroristes utilisent comme ils le veulent en raison de sa grande popularité dans les milieux extrémiste. Al Quaida c’est un peu une franchise comme Mc Donald, sauf qu’il n’y a pas de contrôle centralisé qui supervise l’utilisation du nom.
Il est évident que Ben Laden ne contrôlait plus rien dans son organisation. Il n’avait plus de ressources financières, plus d’état major et aucun moyen de communication. Il en était réduit à utiliser un simple messager pour maintenir un semblant de lien avec les différentes factions terroristes. C’est d’ailleurs probablement les faits et gestes de ce messager qui ont conduit les américains à localiser et surveiller Ben Laden ou encore les services secrets pakistanais qui ont tout simplement révélés sa présence dans le pays.
Ben Laden n’avait probablement plus aucune autorité sur les groupes associés à Al Quaida du fait qu’il ne pouvait risquer aucune initiatives sans se compromette lui-même.  Il était probablement devenu un genre de vieux parrain mafieux  qu’on écoute poliment et qu’on respecte mais sans lui obéir. Un chef devenu dérangeant, encombrant et dangereux à cause de l’intérêt qu’il suscite pour toutes les organisations policières et militaires dans le monde entier.
L’élimination de Ben Laden fait l’affaire de tous. Al Quaida se retrouve dans l’ombre des projecteurs parce que dans le monde occidental, sa mort signifie la victoire sur le terrorisme.  Le Pakistan est libéré d’une patate chaude, source de division au sein même du pays et les américains peuvent tourner la page sur un épisode qui a duré 10 ans et qui à presque mis le pays en faillite. Ce sera aussi l’occasion de sortir d’Afghanistan et de l’Irak.   
 La réalité dans cette histoire est que les USA ne voulaient pas prendre Ben Laden vivant. Ils ne pouvaient pas le ramener aux USA pour y être jugé pour les attentats du 11 septembre, car le processus judiciaire américain se serait appliqué à Ben Laden. De plus, les faits reprochés se sont produit dans l'état de New-York, un état ou la peine de mort a été abolie. La situation est complètement différente de celle de Saddam Hussein qui était un chef d'état, jugé pour des crimes commis dans son pays, selon les lois de son pays.
Les USA ne pouvaient pas le confier à un autre pays car il aurait échappé à leurs contrôles et le risque d'une "évasion" aurait été trop grand. Le corps de Ben Laden était aussi embarrassant. Le ramener aux USA en aurait fait un symbole puissant et les lois américaines auraient forcées les autorités à remettre le corps à la famille. Encore ici, le symbole qu'il aurait pu devenir était trop dangereux. C'est pourquoi ils se sont débarrassés du corps en eaux internationales. Le dilemme était de taille. Les américains devaient prouver qu’ils avaient bien capturés Ben Laden sans pouvoir l'utiliser comme preuve.
Mon sentiment est que les USA savaient probablement depuis longtemps ou il était, mais n'agissaient pas à cause de toutes les raisons mentionnées ci-haut. Le Pakistan savait aussi que Ben Laden était sur son territoire et que cette présence était voulue par une faction importante de l’armée favorable à Al Quaida. Le gouvernement pakistanais a préféré ignoré la situation, plutôt que de risquer la guerre civile et une prise de pouvoir militaire. Les USA étaient aussi au courant de cette situation, mais ont choisis la prudence parce que le Pakistan possède l’arme nucléaire et que l’anarchie aurait pu provoquer un risque important pour la sécurité nucléaire advenant que des extrémistes réussissent à s’en emparer avec l’aide d’une armée divisée, bien armé et hors de contrôle.  
Ben Laden, prisonnier dans son bunker, a probablement manifesté de l’impatience et peut-être le désir de reprendre son flambeau éteint. Les extrémistes ne voulant plus de ce chef devenu encombrant, ont probablement donnés eux-mêmes le feu vert aux américains par l’entremise des services de renseignements pakistanais.  Cette situation et la baisse de popularité du président à quelques mois des élections présidentielles américaines ont créées un moment opportun. Idéalement, les USA auraient probablement attendus jusqu'en octobre pour agir, mais les évènements imposaient une décision rapide. Alors ils ont agit. C'est probablement aussi simple que ça.       

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire